Zabel Essayan (1878-1943), femme de lettres, écrivain. Après ses études et la publication de ses premiers poèmes à Constantinople, elle débarque et vit à Paris où elle fréquente les milieux littéraires (groupe de l’abbaye de Créteil, René Ghil), publie des textes en Français, épouse le peintre et sculpteur Tigrane Essayan. Revenue seule à Istanbul, elle participe à une mission du patriarcat Arménien et de la Croix Rouge envoyée à Adana au lendemain des massacres (1909). Ce qu’elle voit, ce qu’elle entend lui inspire un chef-d’œuvre, Dans les ruines (1911). En avril 1915, alors qu’elle est sous mandat d’arrêt, elle réussit à fuir, gagne la Bulgarie, dénonçant par la parole et l’écrit, au fil des années, l’extermination des Arméniens. Parallèlement, paradoxalement pourrait-on dire, elle se consacre à son œuvre littéraire élaborée entre silence, dépression, témoignage et récits, nouvelles et poèmes. Emigrée en Arménie soviétique, membre de l’Union des Ecrivains, elle publie notamment en 1935 un récit retraçant son enfance, Les jardins de Silihdar, traduit aujourd’hui en Français et publié chez Albin Michel. Victime des purges staliniennes, elle est arrêtée en 1937, déportée. Elle disparaît.

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